Petit bonheur de directrice littéraire alors que l’éditeur pour qui je travaille la plupart du temps me dit que je recevrai cette semaine un énième texte d’un même auteur. Pourquoi est-ce que ça me fait tant plaisir ? Parce que ce sixième roman de X en sera un où il n’y aura probablement plus rien des « irritants » présents lors de nos premières collaborations. Bien sûr, j’adore ce que je fais et ça ne me dérange pas du tout de répéter avec chaque « jeune » auteur.e les bases de la direction littéraire, les trucs à vérifier avant de soumettre pour éviter de se ramasser avec une copie excessivement barbouillée de rouge, de souligner les tics d’écriture, les répétitions, la mauvaise habitude des phrases trop longues ou des adjectifs et des adverbes trop présents, de même que tout autre aspect relatif à mon travail. Il y a quelque chose d’extrêmement satisfaisant dans le fait de transmettre des connaissances, d’amener à une prise de conscience de divers problèmes, de proposer des solutions, d’expliquer comment améliorer l’écriture ou la structure. On se sent drôlement utile.
Mais ce serait vous mentir que de dire que je n’aime pas aussi recevoir un texte où tout ca n’existe à peu près plus et où je peux surtout me concentrer dès le départ sur l’histoire elle-même et ses personnages, sur ce qui m’est raconté, sans aucune « distraction ». Et comme X est de ces auteur.e.s qui n’aiment pas trop que je leur pointe le même problème dans deux textes consécutifs… Je les comprends fort bien d’ailleurs, je suis comme ça aussi: je me promets toujours, quand on me souligne quelque chose en dir litt, qu’on ne m’y reprendra plus ! C’est de l’orgueil, je sais, mais ce n’est pas mauvais dans les circonstances, au contraire. 😉
Sur ce, je me sauve, le texte en question vient d’arriver dans ma boîte de courriels. Heureuse coïncidence. Et j’ai un sourire immense…
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